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L’IMMIGRATION ITALIENNE à AUBOUÉ

En 1884, la Société des hauts Fourneaux et Fonderies de Pont à Mousson obtenait une concession d’exploitation du sous-sol (minerai de fer) et dans l’année 1901, le creusement d’une mine était entrepris. A cette époque, on recensait 662 habitants. La Société concessionnaire dut faire appel à de la main d’oeuvre, en majorité étrangère. Entre 1903 et 1906, du fait de l’immigration, la population augmenta rapidement (en 1906: 2100 habitants).

Dans les “Annales de l’Est” Louis KÔLL précise que la société de Pont-à-Mousson division d’AUBOUE avait ouvert en 1902 un bureau d’embauche à CHIASSO sur la frontière italo-suisse, au pied du Tunnel du St Gothard, pour les ressortissants italiens. Ceux qui sollicitaient l’embauche, après un premier examen médical favorable, étaient dirigés par chemin de fer sur AUBOUE et les candidats qui n’étaient pas jugés aptes étaient directement renvoyés dans leur pays. Ensuite les familles ou parents venaient rejoindre ces travailleurs en poste à AUBOUE. Il y avait, parmi ces embauchés beaucoup de jeunes célibataires. De ce fait, la population locale doubla en nombre. En 1911, il y avait 4345 habitants dont 2194 Italiens, 1691 Français et 460 d’autres nationalités. En ce qui concerne cette année là, sur 1700 mineurs, 1550 étaient de nationalité italienne.

L’OPÉRA BONOMELLI

Au début du siècle (1908-1918), on a beaucoup parlé à AUBOUE, surtout chez les immigrés de souche italienne de l’Opéra BONOMELLI. Ils savaient certainement ce que cette expression signifiait, mais actuellement, si l’on en parle plus beaucoup, on peut se demander ce que cette appellation voulait bien dire. C’est encore par L. KOLL que l’on a pu avoir une définition, peut être incomplète, mais bien avancée quand même.

Il s’agissait de l’Oeuvre d’Assistance aux émigrés italiens en Europe, dénommée “Opéra BONOMELLI” du nom de son fondateur en Italie Mgr BONOMELLI, évêque de Crémone. Il avait créé cette Oeuvre sur demande du Consul d’Italie à NANCY et du Ministère Italien des Affaires Étrangères.

Grâce à cette association, en mars 1905, une crèche école vit le jour à AUBOUE, la première de la région, dans les locaux (2 logements jointifs), prêtés gracieusement par la Division, aux cités du Tunnel. Elle était située à l’angle de 2 rues ( rues dénommées actuellement Vaudeville et Jacquet). Elle accueillait 82 enfants italiens âgés de 2 à 10 ans dont 39 garçons et 43 filles. Parmi eux, 2 garçons et 18 filles étaient d’âge scolaire. Les deux assistantes et la directrice de cette crèche école (ou garderie école) étaient de nationalité italienne, la directrice était Melle Luigina BE et les assistantes Mlles Normanna et Giovanna GEMERARI.

Mgr BONOMELLI, dans l’été 1912 vint visiter les lieux au cours d’une tournée dans les régions sidérurgiques de l’arrondissement de Briey, de la Moselle et du Luxembourg.

Sur une photographie publiée en 1912 dans la cour de cette école, on distingue parmi 82 enfants, le consul d’Italie M. le comte VINCI, à sa droite la directrice et également M.DAUBINE alors directeur de la Division d’AUBOUE et un ingénieur M. ROY. Les 2 assistantes sont placées aux ailes avec quelques mères de famille. Contre le mur figure un drapeau italien entouré de deux drapeaux français et aussi le portrait du Souverain italien d’alors Victor Emmanuel III et sa femme Elena.

C’est en 1940 que cette crèche – école cessa son activité, mais son souvenir reste encore fort dans certaines anciennes familles d’origine italienne.

LA CRISE ET SES CONSÉQUENCES

En 1967, toute exploitation (mines et usines) a disparu. Notons que la mine d’Auboué avait cessé son activité avant l’usine. Nous connaissons la suite à ces crises. Les installations de l’usine, une partie des locaux disparaissent avec les hauts fourneaux, les centrales, les chevalements des puits de mine qui étaient situés à l’intérieur de l’usine,aussi le terrain de stockage des gueuses de fonte.

A la SNCF, disparition en mars 1986 de la maison d’habitation du chef de gare, près de la gare, qui, à son tour est rasée en fin 1991 début 1992, disparition des voies ferrées privées descendant de la mine du Paradis vers le raccordement avec la SNCF. Disparition encore de la Cartoucherie (qui devient centre aéré intercommunal) de la maison du Vin, du Moulin, des entreprises, sans compter la majorité des commerces, bien que quelques uns demeurent encore.

Voilà donc le bilan positif, et aujourd’hui négatif, d’une des nombreuses localités de l’activité industrielle.

Asilo italien