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Évolution

Du commencement du siècle jusqu’en 1851, le chiffre de la population va croissant. A partir de 1851 les travaux de construction des chemins de fer causent la désertion des campagnes dont la population émigre vers les grands centres. Ce mouvement se fait sentir à Auboué, qui n’a plus que 369 habitants en 1866. L’annexion par l’Allemagne d’une partie de la Lorraine et l’établissement des usines de JOEUF-FRANCHEPRÉ font remonter le chiffre de la population à 470 en 1886. L’exploitation toute prochaine des couches de minerai de fer de HOMECOURT ne peut que produire un nouvel afflux d’habitants à AUBOUE. Le nombre de décès par an est d’environ 11, celui des mariages de 3 (on ne fait pas mention du nombre des naissances).

PARTICULARITÉS DES AUBOUÉSIENS DE L’ÉPOQUE

« En général, les habitants sont bien constitués, d’une taille au dessus de la moyenne. Ils ont pour la plupart le tempérament nervo-sanguin, le teint pâle, brun ou légèrement coloré. On y voit peu ou point de scrofuleux, rachitiques et autres sujets indiquant une dégénérescence de sang. La santé générale est donc des plus satisfaisantes. Comme conséquence et étant donné la nature de leur tempérament, les habitants sont gais, spirituels quand ils essaient de copier le genre un peu faubourien de BRIEY. Avant la malheureuse guerre de 1870, la jeunesse organisait de nombreux bals dans la localité. Maintenant si ce n’est à la fête patronale ou le 14 juillet, les jeunes dansent rarement. II en est de même des travestissements du mardi-gras et de la coutume de “humer” les jeunes filles dans les premiers jours de mai, ces restes d’un autre âge s’en vont. On compte environ annuellement 250 jours scolaires pour l’école mixte, 82 élèves inscrits (dont 48 garçons et 34 filles) et 75 présences » .

AUBOUÉ VICTIME DE LA RÉCESSION ÉCONOMIQUE

Jadis traversé par une voie romaine, Auboué, écart de Coinville, en bordure de la rivière l’Orne, possédait un gué qui permettait de passer cette rivière et de continuer ainsi vers Briey par les “hauts du pays” vers Moutiers. Ce gué “payant” fut remplacé par un pont avant l’an 1200.

On a pu retrouver un devoir d’écolier datant de 1888 précisant que le bras de l’Orne (bras Ouest) – entre la salle des sports et la MJC actuelle – aurait été creusé artificiellement avant 1800, pour diviser le volume des eaux par temps de crues et pour diminuer ainsi la poussée des eaux sur les arches du seul pont existant à cette époque.

Les ressources de ce village consistaient en la pêche à l’écrevisse dans le Woigot (la Mance auparavant) et au travail de la terre (agriculture).

En l’an 1333, Auboué formait une communauté avec Joeuf, Homécourt et … Coinville, et ne devint commune qu’en 1790, dépendant du canton de Moyeuvre et du département dit “de Metz”, ce dernier dénommé en février 1790 département de la Moselle.

En 1802, Auboué avait comme annexes, ou écarts, le Moulin et Coinville. En 1871 rattaché au canton de Briey, département de M.&.M. Enfin, en 1973, au canton de Homécourt.

L’agriculture ne prit de l’extension qu’au 19e siècle avec 16 exploitations plus ou moins importantes, mais déjà, en 1906, il n’en restait que 4. En 1903 la Sté de Pont à Mousson achetait la ferme dite de Coinville avec 70 ha ; depuis la libération de 1944 disparaissaient celles de M.M. MARCONNET et CHEMINE, quelques années après celle de Coinville.

Les mines et la sidérurgie : M. Camille CAVALLIER, pour la Sté de Pont à Mousson, après des recherches pour savoir si le sol contenait du minerai de fer (la minette) achetait en 1897 et 1898 des terrains communaux car une concession avait été obtenue par la société en 1884. On fora un premier puits de mine le 6 Juillet 1899 d’une profondeur de 136 m) et les travaux furent terminés le 5/07/1900. Le forage d’un second puits fut terminé en 1902 et celui du troisième en 1909. En 1901 l’exploitation débuta (service entretien, station électrique et pompage, silos de stockage du minerai), les vestiaires des mineurs et les bureaux furent onstruits.

En 1905, deux hauts fourneaux et un troisième en février 1911, près des puits de mine, commencèrent leur activité (des halles à coke, des coulées de fonte, centrale à gaz étaient édifiées). En 1905, l’exploitation de l’usine commença. Puis un peu plus tard, fut aménagé un terrain de stockage de gueuses de fonte.

Il fut fait appel à l’immigration d’ouvriers italiens et polonais en majorité. Les familles qui vinrent ensuite devant être logées, la société construisit des habitations

  • de 1901 à 1914 les cités dites “du Tunnel”
  • en 1902 les cités dites “de Coinville”
  • de 1906 à 1910 les cités dites “de Géranaux”
  • en 1906 la cantine de Coinville
  • en 1908 la cantine de la rue de la gare
  • en 1914 les logements pour cadres et ingénieurs

En 1929, il y eut la construction d’une ligne de chemin de fer privée de la Sté des Hauts Fourneaux et Fonderies de Pont à Mousson qui venait d’achever les travaux de la mine du “Paradis” à Batilly Moineville, laquelle devait acheminer sa production de minerai vers la gare d’Auboué. Deux viaducs furent édifiés, le premier dit “ de Coinville ”, au-dessus de l’Orne, hauteur 23 m longueur 126 m, le second derrière le Moulin vers la gare (au dessus du Woigot) Hauteur 12 m longueur 140 m. La première descente de minerai eut lieu le 2 Janvier 1930. Il y avait également l’usine d’encartouchage, dite “ la cartoucherie ” (pour les mines), la maison du vin, le moulin à farine, des entreprises et commerces… C’était, comme dans toute la Lorraine industrielle, l’évolution, la stabilité… mais…

LA CRISE ET SES CONSÉQUENCES

En 1967, toute exploitation (mines et usines) a disparu. Notons que la mine d’Auboué avait cessé son activité avant l’usine. Nous connaissons la suite à ces crises. Les installations de l’usine, une partie des locaux disparaissent avec les hauts fourneaux, les centrales, les chevalements des puits de mine qui étaient situés à l’intérieur de l’usine,aussi le terrain de stockage des gueuses de fonte.

A la SNCF, disparition en mars 1986 de la maison d’habitation du chef de gare, près de la gare, qui, à son tour est rasée en fin 1991 début 1992, disparition des voies ferrées privées descendant de la mine du Paradis vers le raccordement avec la SNCF. Disparition encore de la Cartoucherie (qui devient centre aéré intercommunal) de la maison du Vin, du Moulin, des entreprises, sans compter la majorité des commerces, bien que quelques uns demeurent encore.

Voilà donc le bilan positif, et aujourd’hui négatif, d’une des nombreuses localités de l’activité industrielle.