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Guerre de 1939-1945

Sabotage du transformateur de l’usine d’Auboué le 5 février 1942

C’est dans le café “internationnal” situé au centre d’Auboué (par la suite Garage Cavadenti) qu’à eu lieu la réunion préparant le sabotage. Ce café servait de cache à la résistance.

Dans la nuit du 4 au 5 février 1942

Mercredi 4 février, entre 22 heures 30 et 23 heures, trois individus masqués et armés entrent dans la cabine du portail de l’usine d’Auboué et ordonnent au garde de ne plus bouger et l’assomment ; un homme le surveille, les deux autres entrent dans l’enceinte des cinq transformateurs et vidangent l’huile. Dans le même temps, deux autres personnes ont arrosé d’un liquide corrosif et de sable les dynamos du groupe de convertisseurs, les enduits de réserve, les enroulements, les paliers. Puis ils se retirent non sans avoir lâché une réflexion au garde : « De Gaulle sera content, voilà du travail bien fait ; excuse-nous d’avoir frappé si fort, mais il le fallait ». Ils ne laissent derrière eux que quelques traces dans la neige.
Les sabotages effectués par l’équipe de deux hommes sont minimes, tandis que le premier a failli tourner à la catastrophe si le garde n’avait pas réussi à se libérer de ses liens et du bâillon et à stopper une vidange totale, donc une explosion. Les dégâts sont donc sans conséquences majeures. Mais les puits seront stoppés quelques jours.
Peu après le sabotage, sont soupçonnés : Giovani Paci, Matio Tinelli, Roger Henry, Gino Parentelli et Maurice Froment.
L’inspecteur Bascou de police française, fait publier des photos de Paci, Henry, Parentelli pour recherche.
En réalité, le sabotage fut effectué par le groupe de trois : Paci, Henry, Ippolito, et le groupe de deux: René Froment, Henri Koziol. Sans doute y avait-il un groupe de surveillance. Dans un témoignage de Parentelli, il y avait pour faire le guet, Franco Fiorani, Gino Parentelli et un représentant de l’interrégionale.

Suite à ce sabotage, des otages sont arrêtés.

OTAGES ARRÊTÉS A LA SUITE DU SABOTAGE DE L’USINE D’AUBOUÉ ET DÉPORTÉS DANS LE CONVOI « NN » DE 6 JUILLET 1942.

N&N = Nacht und Nebel ( Nuit et Brouillard)

AUBOUÉ

  • FAVRO René décédé le 21 septembre 1942
  • FROMENT Maurice décédé le 2 septembre 1942
  • HENRY Valère décédé le 15 juin 1943
  • MARY Charles décédé le 6 décembre 1942
  • SCHNEIDER Joseph décédé le 1er décembre 1942

BATILLY

  • TUNESI Émile mort en déportation

JARNY

  • CORGIATTI Antoine décédé le 2 septembre 1942

HOMÉCOURT

  • PASSINI Giobbi libéré
  • BIGOS Wladislaw décédé le 30 juin 1943
  • CAVALI Amedeo décédé le 4 juillet 1943
  • CZAPLA Stanislas mort en déportation
  • DAUTREAUX Arsène décédé le 22 septembre 1942
  • DUBOIS Auguste décédé le 25 septembre 1942
  • FERENE Bosleslaw mort en déportation
  • YUNG Jacques libéré
  • KRECIOK Jean décédé le 29 août 1942
  • PASSERI Natale décédé le 18 septembre 1942
  • PEROT Jean décédé le 30 octobre 1942
  • TAMANI Dino décédé le 15 janvier 1943
  • TRZECIAK Jean décédé le 14 août 1943
  • ZIENKECWICZ Victor mort en déportation

JOEUF

  • ARMAND Louis Félix décédé le 19 septembre 1942

MANCIEULLES

  • BOLOGNINI Angel libéré
  • CREUTZER Henri libéré
  • SLOVINSKI Stanislas libéré

VALLEROY

  • BRESOLIN Louis décédé le 18 septembre 1942
  • VANIN Antoine libéré

TUCQUEGNIEUX

  • MATHIS Joseph décédé le 15 mars 1943
  • MOTLOCH Ludwig décédé le 16 août 1942

Dante PEDERZOLI

Le 2 septembre, Auboué était vide d’Allemands. Ils étaient sur le plateau à Sainte Marie aux Chênes. Dans la matinée, ils vinrent faire une patrouille de reconnaissance (deux Allemands en side-car). Place de la Poste, des coups de feu retentirent à leur passage, un des Allemands fut abattu dans le side-car et le conducteur de l’engin blessé fit demi-tour pour rejoindre son unité. C’était la triste division “Das Reich” d’Oradour-sur-Glane.
Ce fut ensuite l’encerclement de la ville, chacun se cacha où il put ou tenta de le faire même au péril de sa vie.
D’autres, principalement dans le secteur de Géranaux et Coinville, furent surpris et emmenés à Sainte Marie aux Chênes où on les enferma dans une grange. Notre curé, l’abbé Reibel fut du nombre, 300 personnes environ.

Un petit groupe est relâché avec la consigne de ramener Dante Pederzoli.
Nous apprenons par quelques femmes courageuses, qui ont passé la frontière par un chemin détourné, pour apporter un peu de ravitaillement, que Dante Pederzoli, raisonné par Messieurs THOMAS et THIERRY, va sûrement se rendre.
Vers 17 heures, nous assistons à son exécution par pendaison à un arbre du parc. Pauvre Dante, qui, malgré la corde qui casse une première fois, n’est pas gracié. Mais c’est sans compter la sauvage détermination des SS. Il est poussé vers l’échelle à laquelle il grimpe, il se passe seul la corde au cou. Un allemand retire l’échelle et c’est la fin.

Le gué de l’Orne miné par les allemands

Le 6 septembre les tanks de la 3ème armée de Patton firent leur apparition rue de Coinville pour remonter vers Metz.
Le 7 vers 5 h 30, trois chars d’assaut allemands revenaient de la direction de Briey avec d’autres véhicules d’accompagnement. Les passagers de ces véhicules plaçaient des mines dans l’Orne, au gué qui suppléait la passerelle défaillante et ils s’en retournaient aussitôt.

Une mine faisait son premier ravage, elle explosait à 7 h 30 au passage de l’ambulance de l’usine qui revenait de conduire à la maternité de Briey Mme Dauer. La sage-femme, Mme Lambre, fut tuée sur le coup et M. Bona, le chauffeur, grièvement blessé. Il perdit un oeil.

Le 11 septembre vers 14 h 30, un camion américain non bâché qui traversait à cet endroit fit exploser une nouvelle mine qui n’avait pas été découverte par le Génie américain. Plusieurs soldats furent blessés dont 2 assez grièvement. Mme Marguerite Zeimet de Joeuf, qui traversait le gué en même temps que le camion, fut écrasée par l’engin au moment de l’explosion.

Un « V 1 » s’écrase à Grimonaux

Il y a 50 ans, en novembre 1944 AUBOUÉ, déjà cruellement éprouvée, en 1942 et dans les jours qui précédèrent la libération, allait alourdir sa martyrologie.

Le 2 novembre 1944 à 7h45, Jour des Morts, par un brouillard épais, un V 1 engin de destruction, terminait sa course meurtrière près d’un immeuble situé non loin de la route nationale (Rn 381 à l’époque) rue de Metz à Grimonaux, à cent mètres à peine de l’habitation du regretté Dante Pederzoli. Le souffle de l’explosion provoqua l’effondrement de l’immeuble sis 96, rue de Metz ; on déplora quatre tués et plusieurs blessés.

  • Madame FERRER née DE CARLO Marie 1e 16 août 1922
  • Madame HERGAT née CLAUSSE Colombe le 21 mai 1901
  • Madame Vve KOCUREK née GORCZEWSKA Félixia le 26 mars 1909
  • Monsieur SANGA Louis né le 21 septembre 1909, toutes ces victimes domiciliées dans l’immeuble effondré et décédées à 7h.45.

Parmi les blessés nous avons pu retrouver le nom de Madame Catherine FRANCHETTI (Vve CALIARO) blessée grièvement, qui put s’en tirer après beaucoup d’inquiétudes. Citons aussi MM CORRIAS et BROCCHI, nous n’avons pu retrouver trace des autres blessés. Morts et blessés.

Maison CORRIAS à Grimonaux, détruite par le V 1
Type de V 1