Grandeur et décadence du Commerce et de l’Artisanat à Auboué au 20e siècle
AUBOUE aura connu bien des vicissitudes dans son commerce et son artisanat durant ce siècle, liées au développement des mines et de la sidérurgie dans les premières décennies et après la première Guerre Mondiale, puis à cause du démantèlement de ces mêmes industries.
Si nous relevons, d’après A. Köll dans son livre « Auboué en Lorraine du fer » qu’en 1910 il y avait un bazar, deux magasins de confection, une quincaillerie, 2 succursales d’épicerie, 2 tabacs et journaux, 14 cordonniers, 15 couturières et quelques années plus tard, en plus, 30 épiceries diverses,4 boulangers 3 boucheries, 5 commerces de fruits et légumes pour 4400 à 5000 habitants, le record en nombre et diversités a été établi après 1920 et cela jusqu’aux environs de 1939. Dans cette statistique les débits de boissons ne sont pas recensés. 163 commerces étaient dénombrés y compris l’artisanat et petites entreprises, exception faite des industries de pointe et leurs filiales. Les débits de boissons l’emportaient en nombre et celui concernant les épiceries était plus réduit qu’en 1910 . Que l’on juge comparaison de 1986 (second chiffre).
- Débits de boissons : 49 dont 41 cafés et 8 licences dans des épiceries, il en reste :6 en 1986.
- Épiceries : 18 contre 3 maintenant.
- Boucheries charcuteries : 8 plus une hippophagique : 9 contre 3.
- Entreprises de travaux publics : 8 reste 1.
- Dépositaires de boisson : 5 contre 1.
- Coiffeurs : 5 contre 5.
- Merceries : 5 contre 3.
- Boulangeries : 4 contre 4.
- Tailleurs d’habits : 4 contre 2.
- Entreprises de peinture : 3 contre 1.
- Entreprises de transports : 3 contre 1.
- Garage: 1 contre 4 en 1986 – inversion bien compréhensible.
- Entrepôts de combustibles : 2 contre 1.
- Horlogers bijoutiers : 2 contre 1.
- Photographes : 2 contre 1.
- Tabac : 2 contre 2.
- Vins en gros : 1 contre 2.
- Pharmacies : 1 contre 2.
- Quincailleries, journaux, entreprise vidange : chaque 1 contre 1.
- Taxis : 2 contre 1.
N’existent plus en 1986 :
les restaurants (6), les couturières (3), les cordonniers (3), les marchands de chaussures (3), la confection (3), la menuiserie (2), le cinéma (1), les marchants et réparateur de cycles et motos (2), la minoterie (1), la bourrellerie (1), la fabrique de pâtes alimentaires, le marchand de meubles, le radioélectricien l’installateur de frigorifiques, le magasin de bric à brac, et l’hôtel, les deux cantines pour les ouvriers aussi du domaine du passé. En 1986, il ne reste plus que 46 des commerces énumérés ci-dessus, auxquels se sont ajoutés quelques autres, tels : un marchand de laine à tricoter, un poseur d’antennes Tv, un carrossier de voitures, un sanitaire, un entrepôt, une auto-école, une succursale de banque et une de la Caisse d’Épargne et deux entreprises de pompes funèbres. Ce qui est le plus frappant, c’est la densité des débits de boissons existants entre 1930 et 1939. Jugez:
Tout le long de la RN 381 soit 2 km 865, dans l’agglomération il y avait 23 cafés soit un débit pour 125 m.
Le record était pourtant battu par la rue de Homécourt (rue Cavallier) soit pour 980 m, 12 cafés(Un pour 80 m).
Une autre constatation a été faite en son temps et pour la même période (ceci sans sous-entendu désobligeant envers quiconque).
A la sortie de l’usine d’Auboué, jusqu’à la limite des cités du tunnel, on dénombrait 24 débits soit:
- Rue de Homécourt(Rue Cavallier) : Fischmeister — X … – Forfert – Perani – Riveruzzi – Cairati – Giovannini – Restaurant café central : 9 débits.
- Place de la République (Place de la Poste) : Wassenhove puis Schneider – Fanchini – Bazard puis Siener : 3 débits.
- Rue des Ponts (Rue des Martyrs) : Caramella – Steinckwich: 2 débit Place de la Poste (Place A. Lebrun) : Garand puis Tosi – Galvani – Coutarel – Pederzoli : 4 débits.
- Rue de l’Eglise : Pallottelli – X… – Dossena – Olivero – Vibcenzotti – Ferrari : 6 débits.
Dans le domaine agricole; si on notait 5 cultivateurs – ou plutôt fermiers – il ne reste plus que la ferme de Coinville. Et cette constatation n’est certainement pas l’exclusivité pour notre ville, mais pour bien d’autres, surtout en Lorraine si cruellement frappée par la disparition de tant de mines et de sites sidérurgiques
LES VICISSITUDES DU COMMERCE ET DE L’ARTISANAT À AUBOUÉ
Le nouveau siècle arrive début 2001. Revenons en arrière pour un décompte très justificatif des conséquences de l’évolution, puis de la récession économique à AUBOUE. Avec l’ouverture de la mine, de la sidérurgie et de leurs sous-traitants, au début du 20 ème siècle, le commerce et l’artisanat , avaient évolué jusqu’à la fermeture de tous les sites industriels (comme partout en Lorraine du reste) et ce fut alors la ‘descente vertigineuse’.
Les Moulins BEAUCARD-YANELLE très connus dans la région ont cessé leur activité en 1978. En ce qui concerne les distractions fixes, sur les 3 cinémas, il n’y en a plus un seul. Le recensement de la population était au plus fort de 5211 habitants en 1931. En 1999, la population est de 2806 habitants. Les effondrements miniers de 1972 et 1996 sont aussi une cause d’une partie de cette chute démographique. Sur le plan médical, il y avait : 1 infirmerie (Mine Usine) qui n’existe plus, 2 cabinets médicaux + 1 pour les assurés des mines, il en reste actuellement 3 (2 ayant été ouverts durant les 10 dernières années pour 2 fermés). Pour les soins infirmiers, sur 5, il en reste 2. Il y avait un prothésiste mais son cabinet a été fermé depuis plusieurs années. Par contre, il y a toujours 1 masseur kiné et 1 magasin d’optique.