L’Aïkibudo est un art martial traditionnel qui trouve son origine au Japon.
A ce titre, il est partie intégrante de la culture japonaise. Son nom pourrait se traduire par «Voie de l’harmonie par la pratique martiale » ou « la voie martiale de l’union des énergies».
L’Aïkibudo a été introduit en France en 1951 par feu le Grand Maître Minoru Mochizuki (10èmeDan – Meiji). Ses méthodes de combat, longtemps gardées secrètes, viennent d’une école installée jadis au Nord du Japon sur l’île de Hokkaido. Cette école, développée au niveau d’un clan depuis le Moyen âge, est l’apanage de la famille Takeda. Elle s’appelle de Daito Ryu Aïkijujutsu.
C’est par l’enseignement de Takeda Sokaku (1860-1943) que cet art martial est sorti du cercle familial. Pratiqué sous une forme ludique, l’Aïkibudo contribue à un développement harmonieux du corps et de l’esprit. Il permet également de socialiser et de responsabiliser le jeune pratiquant et l’aide de surcroît à se situer dans l’espace et à maîtriser ses gestes.
L’Aïkibudo ne requiert aucune force puisque sa maîtrise aboutit à retourner la force de l’adversaire contre lui-même pour ensuite le projeter ou l’immobiliser grâce à des clés articulaires ou des étranglements et ce tout en préservant, autant que possible, son intégrité physique. L’Aïkibudo doit se pratiquer sans complaisance.
Cet art ne permet pas la compétition en raison du danger de ses techniques destinées à mettre hors combat provisoirement ou définitivement un adversaire.
Par contre, cela permet à chacun d’évoluer à son rythme et selon ses capacités, quel que soit l’âge.
L’Aïkibudo est indissociable d’un art reconnu sur le plan historique. Cet art classé « trésor national par les responsables de la vallée de Katori » au Japon se nomme KATORI SHINTO RYU ce qui signifie « selon la voie céleste ». C’est une école d’armes dont le travail repose sur l’étude et la pratique des armes traditionnelles japonaises : le sabre (Katana), le Ko Dachi (petit sabre), la hallebarde (Naginata), la lance (Yari), les deux sabres (Ryo-To), le bâton long (Bo).
Dans l’Est de la France, cet art est enseigné par
Me Paul Patrick HARMANT (7ème Dan Aïkibudo, 6ème Dan de Katori Shinto Ryu, 1er Dan de Daito Ryu Aikijujutsu), diplômé d’Etat.
Il est assisté par le Délégué Technique Régional de la LORRAINE,
Me Daniel HARMANT, 6ème Dan d’Aïkibudo, 3ème Dan de Katori Shinto Ryu, Diplômé d’Etat.
QU’EST-CE QUE L’AIKIBUDO ?
L’Aïkibudo est un art martial issu des sources de la culture japonaise. Dans les temps les plus anciens, son enseignement n’était prodigué qu’à une classe issue de l’aristocratie japonaise. Puis, vers le XIème siècle, ses techniques ont commencé à être enseignées aux samouraïs. Cet art s’est ensuite ouvert pour permettre d’étendre sa pratique dans le monde moderne.
L’Aïkibudo utilise aussi bien des techniques à mains nues (clés articulaires, étranglements, etc.) qu’avec armes (couteau, bâton court, tonfa, etc.).
L’Aïkibudo utilise peu la force musculaire et privilégie le placement du corps. L’un des principaux fondements de cet art est de forger son corps, sa maîtrise gestuelle, mais également d’apprendre à se défendre. Les techniques mises en œuvre consistent à canaliser l’énergie de l’adversaire pour la retourner contre lui. Il apprend aussi aux pratiquants à gérer et contrôler leurs propres émotions.
L’Aïkibudo est un art martial, mais pas seulement. Il est aussi un moyen d’expression du corps qui, par force de pratique, permet de canaliser l’agressivité et d’arriver à une expression plus libre. La technique martiale de l’Aïkibudo est issue des fondements des gestes ancestraux et originels des premiers pratiquants japonais.
Tenshin Shōden Katori Shintō-ryū
Tenshin Shōden Katori Shintō-ryū (天真正伝香取神道流 ) est l’une des plus anciennes écoles d’arts martiaux japonais ou Koryū (古流) Bujutsu (武術). Elle fut fondée par le duc Iizasa Ienao en 1447, lors de sa retraite au temple de Katori-jingū situé à Sawara, qui était consacré à Futsunushi no Mikoto (経津主之命), une divinité tutélaire des arts martiaux.
Histoire :
Iizasa Ienao (飯篠 長威斎 家直 Iizasa Chōi-sai Ienao, c.1387–c.1488) était un homme d’armes respecté qui fut encouragé par son daimyō à abandonner son ménage pour l’étude des arts martiaux par isolement et rites shintoïstes de purification. La légende révèle qu’à l’âge de soixante ans, il passa mille jours au temple de Katori pratiquant les arts martiaux jour et nuit, jusqu’à ce que le kami (神) du temple, Futsunushi no Mikoto (経津主之命) lui apparut en rêve pour lui transmettre ses secrets de stratégie martiale dans un rouleau nommé Mokuroku Heiho no Shinsho. Ienao mourut en 1488, il avait 101 ans.
Otake-senseï porte un jugement sévère sur les anciens samouraïs qui ayant un tempérament agressif et suivant l’instinct des féodaux les poussant à agrandir leur territoire, étaient amenés à combattre et à tuer, parfois pour pas grand chose. À l’inverse, le fondateur, Iizasa Ienao, se fit porteur d’un message de paix et d’accomplissement martial à la fois. Son école ne fit pour ainsi dire jamais de compromis sur ses enseignements depuis la fondation, et resta indépendante des pouvoirs politiques. Plus de vingt générations de Sōke se succédèrent ainsi au fil des siècles.
En comparaison, beaucoup d’autres écoles ont été ruinées, et aucun Daimyō n’a conservé la puissance politique et financière qu’ils avaient avant la restauration de Meiji, mis à part un certain prestige de noblesse héréditaire transmis chez les chefs de ces maisonnées tels que le Comte Date Yasumune, 34ème chef du clan Date et seigneur de Sendai ou encore le Duc Tokugawa Tsunenari, 18ème seigneur de la Maison Tokugawa, qui aurait été le Shōgun et possiblement le dirigeant du Japon si la politique de réconciliation entre la Cour Impériale et le Bakufu avait réussie.
Les grandes écoles d’arts martiaux rivales de Katori ont elles aussi déclinées parfois de façon dramatique. La branche Edo du Yagyū Shinkage-ryū fût dévorée par son ambition politique et quelques générations après la mort de Munenori et de Jūbei le samouraï borgne, il n’en resta plus que le nom et des escrimeurs au talent médiocre, s’abritant derrière la théorie (ou idéologie) du Katsujinken, le sabre salvateur, et leur statut d’instructeur personnel du Shogun. Et se fût la branche d’Owari, descendante du Sōke officiel des Yagyū et porteuse de l’esprit de Yagyū Sekishūsai, qui sauva l’école du désastre. Le célèbre Mugai-ryū de Tsuji Gettan, pourtant fondé sur les principes du Zen, fût corrompu par la politique et les complots internes, pour finir éclaté en divers branches et aujourd’hui plusieurs individus se revendiquent du titre de Sōke. Yamada-ryū Shittōjutsu, le style Ishi Sōden des O-Tameshi-yaku héréditaires du Shōgun Tokugawa, chargé de tester les sabres précieux passant entre les mains du Bakufu et d’établir un classement dans l’excellence des sabres japonais, de leur valeur esthétique et de la qualité, de leur comportement de coupe enfin… et qui pour ce faire ont tués plus de personnes que n’importe qui d’autre dans l’Histoire du Japon, la puissante et remarquable lignée des Yamada Asaemon a vue son éclat s’évanouir comme une étoile mourante, de nos jours il n’y a plus de corps humains sur lesquels ils pourraient pratiqués à cause de l’évolution de la morale et des législations modernes, et les exécutions de criminelles au Japon ont désormais lieu par pendaison plutôt que par la décapitation traditionnelle. Le Kendō enfin, bien qu’inspiré d’écoles aussi fameuses que Ittō-ryū et Kashima Shinden Jikishinkage-ryū, est d’avantage un sport qu’un art martial, une forme de full-contact où il ne faut surtout pas blesser les élèves qui paient leur formation et leur équipement, tandis que dans les Koryū tels que le Katori Shintō, la seule protection des élèves est leur courtoisie mutuelle tacite, les poussant à arrêter leurs bōken quelques centimètres avant de briser les os de leurs condisciples ou de leur infliger quelque autre horrible mutilation que ce soit, qu’un puissant coup de sabre en bois dur peut aisément provoqué à l’inverse d’un shinaï.
Ainsi donc, la prospérité de l’école Katori Shintō et de la lignée de son fondateur, la qualité de ses techniques, le fait qu’elle soit considérée comme l’école d’arts martiaux la plus remarquable du Japon par ses dirigeants, et le fait qu’elle parvienne à équilibrer une philosophie de paix avec des techniques destinées à tuer… tout cela, les grands maîtres de l’école le considèrent comme preuve du caractère vertueux de l’enseignement de Katori.
Pourtant, malgré l’opinion négative de Otake-shihan sur les samouraïs va-t’en-guerre, quelques-uns des plus grands noms de l’histoire des samouraïs ont été des élèves du style Katori. Muso Gonnosuke, connu pour ses duels contre Miyamoto Musashi. Tsukahara Bokuden, fondateur du Bokuden-ryū, révéré comme un Kenseï (Saint du Sabre). Et bien sur, Kamiizumi Ise-no-kami Nobutsuna, Kenseï lui aussi, et fondateur du Shinkage-ryū. Takenaka Shigeharu, le Gunshi de Toyotomi Hideyoshi, il entra magistralement dans l’Histoire en capturant un château ennemi avec seulement une dizaine de samouraïs, certainement l’un des plus grands exploits poliorcétiques de tous les Temps, d’autant plus remarquable qu’il est méconnu en dehors du Japon. La plupart sont allés de leur côté, sans demeurer fixé sur le pur style Katori.
D’autres grands noms des Budō modernes y sont également associés, tels que Ueshiba Morihei, fondateur de l’Aikidō, le Capitaine Donn F. Draeger (qui contribua pour beaucoup à la réputation internationale du style Katori), ainsi que le légendaire acteur Mifune Toshirō.
Enseignement :
L’enseignement de cette école s’articule autour de la pratique d’armes sous la forme de katas mais aussi de stratégie et de logistique militaire. On peut citer :
- Kenjutsu: techniques du sabre (4 katas de base Omote no Tachi, 5 avancés Gōgyo no Tachi et trois katas improprement appelés secrets, Gokui Shichijo, très rarement démontrés en public.
- Iaijutsu: techniques de la coupe en tirant le sabre du fourreau (6 katas à genou Suwari iaï ou Iaï goshi, 5 katas debout Tachi iaï Battōjutsu et 5 katas avancés, Gokui no iaï)
- Ryōtōjutsu: techniques des deux sabres (4 katas)
- Kodachijutsu: techniques du petit sabre (3 katas Gokui no Kodachi)
- Bojutsu: techniques du bâton (6 katas de base Omote no Bō et 6 katas avancés Gōgyo no Bō)
- Naginatajutsu: techniques de la hallebarde (4 katas de base Omote no Naginata)
- Sojutsu: techniques de la longue pique (6 katas Omote no Yari)
- Shurikenjutsu: techniques du lancer de pointes (7 katas de base Omote no Shuriken)
- Senjutsu: techniques de stratégie
- Shikujojutsu: techniques de construction de fortifications
- Ninjutsu: techniques d’espionnage
- Jujutsu: techniques à mains nues (36 katas)
En plus des enseignements de base (kamae et kata), certains bujutsu de l’école Katori comportent des kata, dénommés Gogyo et Gokui, destinés aux pratiquants expérimentés ou Yudansha. Ces techniques sont parfois appelées exagérément secrètes par l’exigence en maîtrise et investissement personnel dans la discipline mais aussi parce qu’elles sont connues et maîtrisées par un très petit nombre de pratiquants. Ainsi elles permettent de travailler certaines notions telles que le nebari (traduit par persévérance, adhérence) qui consiste à garder le contact avec l’arme du partenaire à chaque instant ou encore le Maai (間合い) (traduit par distance, intervalle) qui réfère à l’espace entre les deux pratiquants, suffisant pour attaquer sans être atteint.
D’autres notions, propres aux arts martiaux et plus particulièrement aux disciplines traditionnelles (budō), sont enseignées à tous les pratiquants. Elles constituent les bases de la pratique martiale. Nous pouvons citer le shisei (史成) (traduit par attitude, position du corps), le kime (決め) (traduit par concentration de l’énergie), le zanshin (残心) (traduit par vigilance), le kiai (気合) (traduit par concentration de l’esprit, souffle).
Particularités par rapport aux autres écoles d’armes :
- On retrouve particulièrement l’esprit martial dans le Katori Shinto Ryu par la durée d’exécution des katas de kenjutsu qui est en général plus longue que dans les autres écoles d’armes ceci afin de privilégier l’endurance, nécessaire durant les campagnes militaires.
- Le bōjutsu quant à lui, se distingue par la forme, la prise et le maniement du bō par rapport aux autres kobudos:
- Alors que le karate d’Okinawa repose sur la saisie d’une arme lourde et épaisse à chaque tiers et des attaques par moulinets, le pratiquant de Katori Shinto Ryu tient un bâton de 180 cm de long et 2,5 cm de diamètre à approximativement un poing de l’extrémité et coulissera l’arme en arrière avant de frapper en arc de cercle avec la partie la plus longue.
- Dans certaines formes de l’école, les attaques d’estoc (piquées ou encore tsuki 突き en japonais) sont semblables à celles pratiquées avec une yari, c’est-à-dire avec l’arme remontée au niveau de l’aisselle.
- L’école Tenshin Shoden Katori Shinto Ryu, avec le concours de Risuke Otake sensei, a été reconnue « patrimoine culturel immatériel » par le Ministère de la Culture Japonais en avril 1960. C’est la seule école d’arts martiaux à ce jour portant cette distinction[2].
- L’école Tenshin Shoden Katori Shinto Ryu, représentée par Otake Risuke, garde les anciens principes propres aux koryu. Tout élève souhaitant rejoindre l’école doit, au préalable, signer de son sang, un serment de respect et d’allégeance aux principes de l’école, le Keppan. Cette règle, est tenue en grande considération par Otake sensei, qui souhaite en premier lieu s’assurer que les groupes qui pratiquent le ryu à travers le monde, sous son autorité, pratiquent tous le même Katori, dans la forme et dans l’esprit, ceci afin de préserver et transmettre une tradition vieille de plusieurs siècles comme les anciens ont pu le faire jusqu’à nos jours. Cependant, les différentes variantes de l’école dans le monde et au Japon, représentées en France principalement par l’Aikibudo, ne requièrent pas le Keppan et utilisent le système moderne de « dan » en lieu et place de l’ancien système de graduation « menkyo » encore en vigueur au dojo d’Otake Risuke.
- Les katas de Suwari Iaï de l’école Katori commencent tous à partir d’une position semi-accroupie avec le genou gauche au sol appelée Tate Hiza alors que certaines autres écoles de iaïjutsu (e.g. Muso Jikiden Eishin Ryu) peuvent démarrer à partir de la position à genou, Seiza.
Personnalités influentes contemporaines
- Yasusada Iizasa (飯篠 修理亮 快貞 Iizasa Shūri-no-suke Yasusada) – 20e Soke (héritier de Iizasa Choisai Ienao), ce dernier ne pratique pas et joue un rôle essentiellement représentatif.
- Risuke Otake (1926 – ?) Shihan – enseignant principal de l’école Katori à Narita, préfecture de Chiba.
- Yoshio Sugino (1904 – 1998), 10e Dan – Kinijiro Iizasa (19e Soke) l’autorisa à enseigner le Katori Shinto Ryu[réf. nécessaire], en 1940. Son fils, Yukihiro Sugino enseigne à son tour, indépendamment, au Yuishinkan Sugino Dojo à Kawasaki, (Kanawaga).
- Minoru Mochizuki (1907- 2003), 8e Dan Katori Shinto Ryu – À l’origine du style Yoseikan, du nom de son dojo à Shizuoka, préfecture de Shizuoka.
- Goro Hatakeyama (1928 – 2009), 9e Dan, Menkyo Kaiden et ancien assistant principal de Me Sugino. Il enseignait indépendamment à Yokohama, (Kanagawa).
- Arima Kihei (? – 1596), tué par Musashi Miyamoto et ancien adepte de cet école. Il était âgé de 12 ans, alors que son opposant avait une année de plus. Plus précisément, il a pratiqué le Katori Shinto Ryu. Il est l’un des premiers adeptes de ce style.
Toutes ces personnes (mis-à-part le Soke) ont apporté leurs visions des techniques martiales enseignées dans l’école Katori, relatives à leur personnalité, physique et expérience dans les budos, entraînant de ce fait de nombreuses différences distinguables visuellement au sein de cette même école.
Bibliographie
- Risuke Otake, Katori Shinto-ryu: Warrior Tradition, Koryu Books, 2007 (ISBN978-1-89053-620-6)
- Risuke Otake, Le sabre et le divin. Héritage spirituel de la Tenshin Shoden Katori Shinto Ryu, Budo Éditions, 2002 (ISBN978-2-84617-003-1) (titre original en japonais Mukei Bunkazai Katori Shinto-ryu).
Ce livre écrit par le Shihan de l’école Tenshin Shoden Katori explique l’origine de l’école et de son fondateur, certains préceptes ésotériques propres au shintoïsme et au budo, et dans une large part, il illustre les différents katas de kenjutsu, bojutsu et naginatajutsu par des photographies N/B de 1977.
- Yoshio Sugino, Tenshin Shoden Katori Shinto Ryu Budo Kyohan: Die Kampfkunst-Lehrmethode des Tenshin Shoden Katori Shinto Ryu, 3eéd., Books on Demand Gmbh, 2010 (ISBN 978-3-84230-682-0) (édition en Allemand).
Source : Wikipedia et DVD sur l’Aikibudo.
Les cours d’Aikibudo sont disponibles pour les adultes :
- Lundi de 19h à 20h30
- Vendredi de 19h à 20h30
Pour les enfants (8 à 14 ans):
- Mercredi de 17h45 à 18h45
Les cours de Katori sont disponibles pour les adultes le Mercredi de 19h à 20h30
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